On raconte des histoires drôles entre voisins et madame Cafougnette dit :
- Mi, o'z' avez bieau faire, quand in raconte des histoires, j'arrife jamais à les arténir !
Un voisin affirme :
- Mi, j'sais pourquoi : cha rinte dins eun'orelle et ch'arsort par l'aute !
Et Cafougnette rajoute :
- Ch'est parc'qu'y a rien intre deux pour les arténir !
Sœur Clotilde.
L’aut' jour, le Gustave Vioux et sa sœur Clotilde étaient dans les champs à biner les patac.
A un m'ment, Gustave r'lève la tête, et r'garde sa sœur qu' était pas loin dans le rang d’àcoté, et le Gustave, y voit sa sœur l' nez en l’air, les mains jointes su' l' manche de sa binette, el' r'gardait le ciel en marmonnant des choses incompréhensibles : « Hmmmm, hmmmmm, mmmm ! ».
-Ben qu’est ce qu’elle a ma sœur ? se dit il
- Clotilde ! Clotilde !
- -Chut ! Tais toi donc, lui répondit-elle.
- - Qu’est ce qui t’arrive ?
- - Taisses toi donc, j’entends des voix.
- - T’entends des voix ?!!? … Ben v'là qu’elle a pris un coup d' soleil en plein mois d' janvier !!v'là qu’elle entend des voix en binant des patac maintenant. Ben tu t'serais ap'ler Jeanne et t’aurais garder des moutons, ça c'ré déjà vu, mais là ? …Et puis qui qu’elles te disent ces voix ?
- - Elles me disent qui faut que j’entre dans les ordres.
- - Où que tu veux aller, toi ?
- - Je veux entrer dans les ordres. Je veux entrer au couvent , je veux qu’on m’habille en sœur, je veux vivre avec les sœurs. Je veux être sœur !!
- - Ben t’es déjà la mienne, ça te suffis pas ? Non ?
- - Je veux être sœur !!! Je veux être sœur !!!
- - Bon cries pas, je vais t’y emmener.
- Vous savez, le Gustave, c’est un bon gars, alors il a emm'né sa sœur dans un couvent à Tours. !Rue des Ursulines, mais c’est pas les ursulines, c’est les carmélites, c’est d’autres sœurs. Chez les carmélites, quand on rentre on sort pas, ça peut pas être les mêmes sœurs.
- Alors il arrive là-bas avec sa sœur, elle est entrée au couvent, avec les autres sœurs, on l’a habillée en sœur, il a laissée sa sœur, il lui a dit aurevoir parce qu’il fallait qu’il s’en aille : on n’a jamais vu un frère rester chez les sœurs !!
- Mais quand il est rent'é à la maison, qu’il s’est r'trouvé tout seul dans c'te grande farme, comme un pauv'e frère sans sœur, qu’il a pensé à sa sœur qu’était sœur chez d’aut'es sœurs, le chagrin l’a pris vous savez.
- Alors, il s’est dit : « j'vons aller la voir ! »
- Ca fait qu’au bout de 15 ans y s' décide ! (chez nous on met le temps !). Comme il devait ach'ter un tracteur à la foire de Tours, il en a profité.
- Le voilà arrivé avec le tracteur, rue des ursulines. Pensez ben qu’on l’a pas laissé rentrer avec un engin pareil !!!.
- Bref, il va trouver la sœur qu’était à la porte, et il lui dit :
- - Bonjour ma sœur, je viens voir ma sœur qu’est sœur chez vous, je suis son frère !.
- - Vous voulez voir qui ?
- - J'vints voir ma sœur, sœur Vioux.
- - Sœur vioux ? …
- - Oui, je suis un Vioux, ma sœur c’est une Vioux les petits Vioux, c’est moi pis ma sœur !
- - Sœur Vioux ?
- - Oui, sœur Vioux. Où qu’elle est ma sœur, ma sœur ? Comme quand on rentre chez vous, on r'sors pas, vous allez pas me dire qu’elle est en vacances ? Je veux voir ma sœur ! sœur Clotilde Vioux !
- - Aaah sœur Clotilde ! Mais monsieur, je ne pouvais pas me douter un seul instant. Mais sœur Clotilde est notre supérieure depuis 2 ans !
- - Qui qu’elle est ma sœur, masoeur ?
- - Mais sœur Clotilde est mère depuis 2 ans !!
- - Aaah ! là dont ! La v'là donc mère à présent.! Mais pourqué dont qu’elle me l’a pas écrit ? Pensez ben que si j’avpns su ça, ben j’aurais apporté des jouets pour le g'min !!!.